Claude Nadeau, musique classique - clavecin, orgue... musique baroque

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lundi 18 janvier 2010

Ecoutez-moi sur France Bleu dans mon nouveau magazine culturel


Ca me manquait... ça y est, je me remets à la radio ! et pas n'importe laquelle : à partir de cette semaine, j'anime un magazine culturel sur France Bleu Breizh Izel, une station du réseau Radio-France.

Livres, expositions, concerts... rencontres avec les gens qui font l'actualité culturelle, retrouvez-moi

le vendredi de 13h30 à 14h30 (Cultures Breizh) et de 18h30 à 20h (agenda culturel)
le samedi de 13h à 16h (Breizh o pluriel) avec mes invités
le dimanche de 16h à 18h (Henchoù treuz, Chemins de traverse) et de 19h à 20h (ar Veilhadeg, la veillée, qui laisse la place aux conteurs et aux diseurs)

On peut m'écouter en direct sur
http://players.tv-radio.com/radiofrance/playerfrancebleu.php?tag=france_bleu_breiz_izel_mp3
ou sur le site de France Bleu http://sites.radiofrance.fr/chaines/france-bleu/?tag=breiz où certaines émissions sont également disponibles en baladodiffusion (podcast, en langue barbare).

Voici l'application iPhone pour écouter France Bleu.

Douze ans après "Les petits matins mozartiens", l'émission de musique classique que j'ai animée pendant six ans sur CISM 89,3 FM à Montréal, je reprends donc du collier, et je retrouve le plaisir jubilatoire de partager avec les auditeurs mes découvertes, mes coups de coeur, et la musique que j'aime. Grâce à internet, vous pourrez m'écouter d'où que vous soyez dans le monde, et découvrir, si vous n'en êtes pas locuteur, les belles sonorités de la langue bretonne car mes émissions sont bilingues. France Bleu Breizh Izel est d'ailleurs la seule radio de service public à assurer une place à cette langue celtique.

Bien évidemment, cette émission s'inscrit en contrepoint de mes concerts, et vous pourrez continuer de venir me voir sur scène (toutes les dates sont sur ce blog!) A bientôt !

lundi 9 février 2009

Victoires de la musique classique 2009

J'ai assisté hier au gala des Victoires de la Musique Classique 2009 à Metz. C'est la deuxième fois que je prends part à cet événement (voir le billet de l'année dernière, à Toulouse). Je dois dire que le spectacle était particulièrement réussi cette année, avec des artistes époustouflants en direct d'une des plus belles salles de France, le théâtre de l'Arsenal : Robarto Alagna, l'ensemble Matheus dirigé par Jean-Christophe Spinosi, Katia et Marielle Labèque, Lang Lang, l'Orchestre National de Lorraine dirigé par Jacques Mercier et Ariane Matiakh... L'émission animée par Marie Drucker et Frédéric Lodéon était retransmise en direct sur France 3 et par France Inter.

J'ai beaucoup aimé l'intervention des musiciens du Trio Wanderer, lauréat du trophée de l'ensemble de musique de chambre de l'année, pendant laquelle un des musiciens a affirmé que cette Victoire démontrait que le public était encore capable d'apprécier la belle musique, sans céder à la facilité, et pouvait aimer autre chose que la culture bling-bling. Pour une fois qu'on a de la musique classique aux heures de grande écoute, j'espère que cette petite phrase aura fait mouche. Et puisque Patrick de Carolis était dans la salle, peut-être est-ce l'occasion de réfléchir : puisque les chaînes publiques ne sont plus soumises aux diktats de l'audimat pour plaire aux publicitaires, peut-être l'étape de la suppression de la pub pourrait-elle être une opportunité d'avoir l'audace de programmer plus souvent de la musique classique sur les chaînes non câblées?...

J'ai eu l'heureuse surprise hier soir de me faire reconnaître par des lecteurs de ce blog ! Un blog qui se maintient dans les 20 000 visiteurs uniques mensuels en moyenne... merci à vous de vous intéresser à ma musique. C'est vrai qu'avec un instrument aussi improbable que le clavecin, on est bien obligés de réfléchir à des nouveaux moyens de diffusion. N'hésitez pas, visiteurs, à laisser des commentaires, à envoyer un petit mot : cela fait tellement plaisir de savoir qu'il y a des gens derrière l'écran! Et puis, quand on passe des heures seul devant son instrument, avec forcément des moments de fatigue et de doute, cela fait du bien de temps en temps de se retourner et de voir que, non, on n'est pas complètement seul!

Retour à Paris hier soir par le TGV de 20h55, qui était rempli avec une bonne partie des artistes des Victoires de la Musique : incroyable ambiance de fête au bar et dans les voitures, on boit au succès des uns, on fait des affaires, on se dépêche d'engager tel lauréat avant que son agent, dès le lendemain matin, double sa cote... Et puisque la soirée était aux remerciements des uns et des autres, j'y vais moi aussi de mon couplet : merci à Bruno Mantovani pour les fous rires en voiture 3 (rikitikitikak), merci aux éditions Lemoine pour le coup à boire et pour l'harmonium, merci à Philippe Jarourssky d'avoir fait vite ;-) merci au contrôleur de nous avoir laissés faire la fête dans son train, merci à Roberto Alagna pour le biscuit au chocolat (mmmm)... et qui sait, l'année prochaine, peut-être un disque de Claude Nadeau en nomination pour les Victoires?... ;-)

lundi 22 septembre 2008

Webnoz : pari réussi! le "clavecin en prime time" récolte les meilleures cotes d'écoute

Pari réussi pour l'équipe de Webnoz ! L'émission de jeudi dernier autour du clavecin, avec des morceaux interprétés en direct et devant le public, dans un café branché à Vannes et en breton a été un énorme succès : elle a récolté la meilleure audience de l'émission depuis sa création et la deuxième meilleure audience de la jeune chaîne, diffusée exclusivement sur internet (WebTV Brezhoweb).

Si vous n'avez pas regardé jeudi soir l'émission Webnoz, animée par Lionel Buannic (photo) en direct du café A l'aise Breizh à Vannes, vous pouvez écouter l'émission en suivant ce lien :

http://www.surlaplace.tv/voflashlive/live.php?stream=WN19_Gwened&path;=&id;=87

Même si vous ne parlez pas breton, ne vous laissez pas impressionner par la langue utilisée dans ce talk-show : après tout, la musique n'a pas besoin d'être traduite... On m'entend interpréter en public la Sarabande en ré mineur de Handel (1733), que vous reconnaîtrez sûrement car c'était le thème du film Barry Lindon, puis trois mouvements d'une suite française d'un compositeur vannetais (1735), ensuite le Prélude en do majeur du premier livre du Clavier bien tempéré de Bach (1722), une improvisation sur une mélodie bretonne traditionnelle, "An hini a garan", c'est une chanson d'amour... enfin en générique de fin, l'Andro (une danse bretonne) de la Suite vannetaise de Yves Ribis, un morceau pour clavecin électronifié avec boucleur composé pour moi ;-) par Yves Ribis.

Ma première intervention parle de l'instrument lui-même, et de mon parcours de musicienne ; la seconde, en compagnie de Bernez Gestin, fait le parallèle entre la musique baroque et ce qui se passait à ce moment dans l'histoire de Bretagne, la troisième intervention comprend un micro-trottoir avec des collégiens ("Aimez-vous la musique classique?") et un échange avec le public. Parmi les autres invités, le groupe Houarnaj (guitare-saxophone), ainsi que des personnalités de la vie vannetaise et bretonne.

Je remercie l'animateur Lionel Buannic et toute son équipe de professionnels, et je tiens également à remercier le designer de haute couture Christophe Le Bo, qui m'a habillée pour cette émission. J'adore le travail de ce créateur, qui a déjà la réputation d'être "le couturier des stars"! Le baroque et l'un des thèmes favoris de ses collections, et d'ailleurs vous remarquerez la correspondance entre les motifs "baroques" de ma veste et le décor du clavecin...

mercredi 10 septembre 2008

Dopage : la claveciniste la plus givrée du moment est sur France Musique

On m'a sollicitée pour intervenir à l'antenne de France Musique sur un sujet peu commun et un tantinet provocateur : le dopage dans la musique classique. Sujet d'actualité cet été avec le Tour de France et les Jeux Olympiques, le "dopage" est-il l'apanage des sportifs? Est-ce qu'il y a du dopage en musique classique? J'avais déjà rédigé l'été dernier un billet sur mon blog à ce sujet...

C'est aussi l'occasion de parler du métier de musicien classique, un métier qui finalement présente plusieurs points communs avec celui de sportif professionnel. Je ferai donc une petite intervention (3 min) vendredi 12 septembre entre 18h et 19h30 dans l'émission Le Magazine de France Musique, animée par Lionel Esparza, avec la collaboration d'Emilie Munera (photo), diffusée en direct de La Roche-Posay. Où que vous soyez autour du monde, vous pouvez aussi l'écouter en direct et jusqu'à cinq jours après sa diffusion sur le site internet de Radio France

Les auditeurs de cette émission découvriront peut-être enfin le secret de mon énergie... ou la recette de la potion magique? ;-)

"Du clavecin en prime time" 18 septembre à 20h30

"Une première en France : du clavecin, en direct, en "prime time" sur internet !

"La claveciniste Claude Nadeau, Artiste en Résidence à Vannes, sera l'invitée principale de l'émission WebNoz, le jeudi 18 septembre à 20 h 30, depuis "A l'aise Breizh Café", dans le cadre du festival Gwened e Breizh.

Elle évoquera son amour pour la musique classique et la musique bretonne, et interprétera plusieurs morceaux en direct et en public.

Claude Nadeau est une jeune artiste d'origine québecoise. Elle réside aujourd'hui en France où elle mène une carrière active de claveciniste professionnelle. "Tombée en amour" de la Bretagne, elle y mène un travail de recherche sur la musique baroque en Bretagne. Polyglotte, elle parle couramment français, anglais et breton !

WebNoz est un talk-show mensuel en langue bretonne, entièrement réalisé en direct et en public, depuis décembre 2006. Il est diffusé sur deux WebTV : brezhoweb.com et armortv.fr.

WebNoz aborde, chaque mois, des thèmes de société et invite des artistes à s'exprimer en direct. Inviter une artiste "classique" dans un talk-show en breton, dans un café "branché" est un pari, et un nouvelle preuve de la créativité de WebNoz et de la capacité à prendre des risques sur Internet.

L'émission, après sa diffusion en direct, restera en ligne pendant un an. Brezhoweb est la première WebTv 100% en langue bretonne. Elle propose 35 heures de programmes frais par an : talk-shows, dessins animés, sitcoms, films... Brezhoweb est soutenue par la Région Bretagne et les Conseils Généraux du Finistère, des Côtes-d'Armor et du Morbihan. Cette émission en direct de Vannes bénéficiera également du soutien de la ville de Vannes." Télécharger le communiqué de presse (.pdf)

Pour un avant-goût, vous pouvez aussi regarder les vidéos de mes concerts récents sur mon canal Youtube : http://www.youtube.com/contessa1750

Lire également l'article paru dans Le Télégramme (édition du 17 septembre) cliquer sur la miniature

vendredi 30 mai 2008

"La résidence de tous les possibles" - article dans Armor Magazine

cliquer sur l'article pour agrandir et lire ou imprimer

article paru dans Armor Magazine de juin 2008
photo : Romain JOLY

mercredi 26 mars 2008

"Une journée avec Claude Nadeau" interview dans "Peuple breton - Pobl Vreizh", mars 2008

"Mardi 26 janvier. Claude Nadeau et moi avons rendez-vous sur le quai de la gare de Rennes. Je suis accueilli par un "Degemer mat e Roazhon" [bienvenue à Rennes] On sent qu'elle est ici chez elle, comme dans beaucoup d'autres endroits sûrement ! C'est la première fois que je rencontre Claude "en vrai", malgré sa forte présence sur Internet, notamment sur Facebook ou sur son blog. Claude Nadeau a déjà été l'invitée du Peuple breton en octobre 2004. Elle me l'avait promis : Un devezh gant Claude Nadeau a grog da 7 eur vintin hag a echuiñ da 2 eur noz ! [une journée avec Claude Nadeau débute à 7h du matin et se termine à 2h dans la nuit] Bref, d'emblée elle dégage une énergie immense et une réelle présence, qu'elle semble mettre au service de sa passion pour la musique et la langue bretonne..."

Lire la suite

mercredi 27 février 2008

"Une vie, des idées", sur France Info

Enregistrement hier d'une entrevue pour France Info : je serai l'invitée de Jean-Patrick Boutet dans sa chronique "Une vie, des idées", qui sera diffusée à l'antenne de France Info mardi 4 mars à 6h27, 14h21 et 21h19.

"Chaque jour un exemple de réussite individuelle ou associative pour découvrir ceux qui font bouger les choses et contribuent à construire la nouvelle société", voilà comment Radio-France présente cette chronique animée par Jean-Patrick Boutet, qu'on présente comme "un découvreur : régions, patrimoine et talents nouveaux..."

On peut écouter cette chronique sur le site de France Info. Pour connaître la fréquence de France Info dans votre ville, cliquez ici.

jeudi 24 janvier 2008

"Spered ar vro" - Article paru aujourd'hui dans Le Télégramme

Article de Lionel Buannic, paru aujourd'hui dans toutes les éditions du Télégramme
Photo: François Destoc

Claude Nadeau : Galv ar glavisin


Brudet eo e Breizh rak he deus desket brezhoneg ha savet Diwan Pariz. Med brudet eo e bed ar sonerezh ivez, rak ur sonerez glavisin a-vicher eo. Dispar eo Claude Nadeau e meur a zoare.

Pa veze ar re all o seniñ gitar pe o selaou rock, e veze hi o seniñ ograoù, bemdez, er skolaj, diouzh ar mintin, a-raok an oferenn 'bred. "Toud an dud, er familh, a oa sonerien. Kavet hon eus dielloù : gwir eo abaoe kantvedoù! Ma zad kozh a oa mestr-laz-kanañ er barrez. Kan gregorian a veze bemdez er ger. Donezonet e oa ma mamm ivez. Tud o chom war er maez e oant, e Bro Gaspesie, e Bro Gebek. Ar re a blije dezho ar sonerezh, d'ar mare-se, n'o doa nemet un dra d'ober : mont da ganañ pe da seniñ e-barzh an iliz. Ar memes tra e oa bet evidon. E Montreal o oan o chom. Ar sonerezh "ansian" a blije din. Ha gant ar seurezed em boa kroget seniñ piano". Hag ograoù. Ha klavisin. Hag eo deuet brav ganti. Pevar bloavezh e-barzh skol-veur Montréal. Un diplom early music. "Morse n'em eus so�jet ober un dra bennak all.".

Aesoc'h e Pariz
Ur vro nevez eo ar C'hebek. Ha n'eo ket sot an dud, du-hont, gant ar sonerezh klasel. "N'eus ket kalz a dud o vevañ diwar er sonerezh-se e Kanada.". Ha ret e oa dezhi choaz. Mont da Londrez, bro ar sonerezh barok, pe mont da Bariz. Re ger ar vuhez e Londrez. Kenkoulz mont d'ar Frañs. Resevet e oa bet Claude Nadeau en ur c'honservatoire e Bro Bariz. Priz kentañ ar glavisin he doa tapet ur bloavezh gloude. Soñjet em boa e vije bet aesoc'h amañ, met debret en deus bara du. Ur publik a zo evit ar sonerezh klasel ha pik echu. Ur publik all a zo evit ar rock, unan all evit ar jazz... Diaes eo sachañ tud nevez. Met deuet on a-benn da vevañ diwar ar vicher-se. Seniñ a ra e pep lec'h: en Opera Bastille, Marseille, Aix... E Bro- Japan a oa n'eus ket pell zo...

"An dud ne anavezont ket mat er glavisin. Soñjal a ra dezho eo evit ar re cheuc'h. N'ouzont ket ez eus moaien d'ober tango pe sonerezh a-vremañ gant ar glavisin. Ma fal eo mont da welet an dud-se."

Tud all eo deuet da welet Claude Nadeau : ar Vretoned ! E Pariz he deus kejet gant Breizh. Desket hor yezh. Ha deuet eo a-benn da gaout un doare da labourat e Breizh, e galleg hag e brezhoneg, e bed ar sonerezh. Pedet eo bet gant ti-ker Gwened da zont e "résidence" e-pad daou vloaz.

Daou vloaz e Gwened
"Muioc'h mui a dud a vez plijet gant ar sonerezh klasel e Bro Gwened. Emaon o vont da glask sevel ur strollad laz-seniñ barok. Ur "gartenn wenn" am eus bet ! Mont a rin da furchal e-barzh dielloù ar vro, da glask petra a veze sonet e Gwened, da vare ar barok, etre 1600 ha 1750. Dielloù a zo en eskopti. Mont a ran, ivez, da ijinañ traoù da sachañ ur publik nevez, doareoù nevez da ginnig sonerezh klasel d'an dud. Soñjet em eus sevel un devezh "Clavecin en libre service". Pedet e vefe toud an dud da zont da welet ar benveg, da selaou sonerezh, da douchañ ar glavisin... Mont a ran da labourat gant ar skolioù ivez. Ha gouest e vin da labourat e brezhoneg, evel just ! "

Pebezh kejadenn, memestra. Kejet he deus Claude Nadeau gant muzik hor yezh. Deomp-ni, bremañ, da gejañ yezh he muzik.

Lionel BUANNIC

Claude Nadeau : L'appel du clavecin

Elle est connue en Bretagne pour avoir appris le breton et avoir créé Diwan Paris. Mais elle est connue dans le monde de la musique aussi, pour être claveciniste de métier. Claude Nadeau est exceptionnelle à plus d'un titre.

Quand les autres jouaient de la guitare ou écoutaient du rock, elle jouait de l'orgue tous les matins à la messe au collège. "Tout le monde dans ma famille jouait de la musique. Nous avons fouillé les archives : c'est vrai depuis des siècles!" Mon grand-père était chantre à la paroisse. Il y avait du chant grégorien tous les jours à la maison. Ma mère chantait aussi. C'étaient des gens de la campagne, en Gaspésie, au Québec. Les gens qui aimaient la musique, à cette époque, n'avaient d'autre possibilité que de chanter ou jouer à l'église. J'ai fait la même chose qu'eux. J'habitais Montréal. J'aimais la musique ancienne. Et j'ai commencé le piano chez les soeurs." Puis l'orgue. Puis le clavecin. Et ça lui a réussi. Quatre ans à l'université à Montréal. Un diplôme en Early Music. "Je n'ai jamais imaginé faire autre chose".

Plus facile à Paris
Le Québec est un pays neuf, et les gens, là-bas, ne sont pas fous de musique ancienne. "Il n'y a pas énormément de gens qui en vivent, au Canada". Et il lui a fallu choisir. Aller à Londres, capitale de la musique baroque, ou aller à Paris. La vie était trop chère à Londres, plutôt aller en France. Claude Nadeau est acceptée dans un conservatoire à Paris. Un an plus tard, elle décroche un premier prix de clavecin. Elle qui pensait que ce serait plus facile ici, elle a quand même eu des moments difficiles. Il y a un public pour la musique classique qui est très fermé. Un public pour le rock, un pour le jazz... Difficile d'élargir. Mais elle est arrivée à vivre de ce métier. Elle joue partout : à l'Opéra Bastille, Marseille, Aix... Au Japon même récemment...

"Les gens ne connaissent pas bien le clavecin. Ils croient que c'est un instrument de bourgeois. Ils n'imaginent pas qu'on peut jouer des tangos ou des musiques actuelles au clavecin. Mon but est d'aller vers ces gens."

D'autres gens sont venus vers Claude Nadeau : les Bretons! C'est à Paris qu'elle a rencontré la Bretagne. Appris notre langue. Et fini par trouver un moyen de travailler en Bretagne, en français et en breton, dans le monde de la musique : elle a été invitée par la Mairie de Vannes à venir en "Résidence artistique" pour deux ans.

Deux ans à Vannes
"De plus en plus de gens sont demandeurs de musique classique à Vannes. Nous allons essayer de monter un groupe de musique baroque. C'est un peu une "carte blanche"! Nous allons chercher dans les archives que jouait-on à Vannes à l'époque baroque, entre 1600 et 1750. Il y a des archives au diocèse. Je vais aussi essayer d'imaginer des façons d'attirer un public nouveau, des nouvelles façons de présenter la musique classique aux gens. J'aimerais faire une journée "Clavecin en libre-service" pour que les gens puissent venir voir l'insturment, le toucher, l'écouter... Je vais travailler avec les scolaires également. Et je pourrai le faire en français mais aussi en breton, bien sûr!"

Quelle rencontre, quand même. Claude Nadeau est venue à la rencontre de la musique de notre langue. A nous maintenant d'aller découvrir le langage de sa musique.

Lionel BUANNIC (traduction : Claude Nadeau)


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lundi 3 décembre 2007

Ouest-France et Le Télégramme en parlent

Paru aujourd'hui dans Le Télégramme:

La claveniste Claude Nadeau en résidence d'artiste
à partir du 1er janvier 2008 et pour trois ans, Vannes soutiendra une nouvelle artiste : Claude Nadeau. Son petit accent qui perdure ne trompe pas, cette claveciniste est bien d'origine québécoise. Sa passion de la musique l'a menée en France, puis en Bretagne.

Est-ce le fait de parler "franc" dans un pays en majorité anglophone ? Claude Nadeau a le franc-parler et le verbe enflammé. Loin d'être exclusive dans ses passions, cette résidence à Vannes est pour elle l'occasion de "conjuguer mon amour de la culture bretonne à celui de la musique". Et la présidente de Diwan Paris de préciser : "La musique bretonne ne s'arrête pas aux bagadoù".

Carte Blanche
Imagine-t-elle déjà ce que sera sa résidence d'artiste à Vannes ? "Un artiste interprète en résidence dans un conservatoire de musique, c'est très rare. Cela dit, je ne suis pas une pédagogue, je ne viens pas pour donner des cours. Je vais commencer par observer Vannes : ce qui existe, qui fait quoi. Il y a un foisonnement culturel, je veux m'y inscrire. Je me vois comme une agitatrice, comme un catalyseur qui puisse faire des projets avec certains ou attirer à Vannes des artistes d'ailleurs. Cette résidence est comme une gigantesque carte blanche !", constate-t-elle entre jubilation et trac. "En tout cas, j'espère porter la musique classique où on ne l'attend pas." Et peut-être pas que la musique classique car Claude Nadeau joue aussi de la musique traditionnelle et de la musique contemporaine. Elle est issue d'une lignée d'organistes québécois, un flambeau qui se transmet depuis au moins cinq générations. Mais elle a une deuxième corde à ses doigts : le clavecin. C'est pour lui qu'elle est venue en France en 1998. "Je ressemble à mon instrument, explique-t-elle. Il est précis, réactif et nerveux. Et il ressemble à la langue bretonne. Il est ancien, fragile, et possède un répertoire bien plus large qu'on ne le croit !" Sa première rencontre avec Vannes est d'ailleurs une histoire de répertoire. En faisant des recherches sur la musique ancienne, elle a trouvé mention d'une oeuvre disponible chez l'auteur à Vannes...

Grâce à Jean-Odéo de Mars
Évidemment Jean-Odéo de Mars, le compositeur du XVIIIe siècle, était mort, mais la musicienne a fait revivre son oeuvre. C'était en juin 2005, lors d'un concert à la cathédrale. Le public vannetais a ensuite retrouvé Claude Nadeau, en février 2007, à l'auditorium des Carmes. "Cette résidence est pour nous l'opportunité d'élargir l'offre culturelle de Vannes, précise le maire, François Goulard. Il y a une forte attente de la population en terme d'activité culturelle. Et un public pour la musique classique." Cette résidence s'ajoute pour l'instant à celle du metteur en scène Vincent Colin, qui avait été prolongée d'un an, et la bourse de 8.000€ accordée l'an dernier à la photographe Hélène David, dans le cadre du Festival de la photo de mer.


Paru aujourd'hui dans Ouest-France :

La claveciniste Claude Nadeau résidra au Conservatoire dès janvier

La claveciniste d'origine québécoise, Claude Nadeau, a signé pour une résidence d'artiste de deux ans au Conservatoire de musique de Vannes. De 2008 à 2010, elle va explorer toutes les passerelles possibles entre son art et la pratique culturelle locale en vue d'un enrichissement mutuel.

"L'idée, c'est que Vannes devienne un immense terrain de jeu, qu'on y parle musique dans des lieux inattendus. Je me donne les premiers mois de cette résidence pour faire un inventaire des possibles. D'ores et déjà, je me sens moitié agitatrice, moitié catalyseur. "

Premier prix du conservatoire national en interprétation du clavecin, diplômée en musique ancienne de l'université Mc Gill, polyinstrumentiste, chef de choeur, cette jeune femme de 32 ans, s'est déjà produite à Vannes aux Carmes en février 2007. François Goulard avait eu l'occasion de la rencontrer à Paris dans son engagement associatif aux côtés de Diwan. La musicienne est en effet très attachée à défendre la cause de la langue bretonne. "Une résidence d'artiste interprète, c'est une première à Vannes, relève le député maire. L'intérêt de ce partenariat est d'élargir l'offre culturelle de la ville."