Claude Nadeau, musique classique - clavecin, orgue... musique baroque

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lundi 4 octobre 2010

Symphonie Breizh dépoussière le classique

Sous la direction de Claude Nadeau, le nouvel orchestre baroque vannetais jouera son premier concert demain mardi, au théâtre. Attention, ovni !

article paru le 4 octobre dans Ouest-France (Vannes)

Entretien - Claude Nadeau, musicienne

Parlez-nous de votre orchestre, qui n'est pas tout à fait comme les autres...

C'est un orchestre professionnel made in Vannes. Il rassemble une quinzaine de musiciens issus des ensembles majeurs de la région. Il y a la mention Breizh, car c'est aussi l'esprit du baroque, le feu, la flamme. Notre but, c'est de créer une économie culturelle avec le soutien de la mairie de Vannes, de l'agglomération et en lien avec les PME.

Il n'y avait pas d'ensemble baroque à Vannes et Lorient quand je suis arrivée en résidence artistique en 2008. Mais la Bretagne, ce n'est pas que de la musique folklorique.

Comment ça se ressent dans votre interprétation ?

Déjà, nous jouons avec les instruments de l'époque. Les cordes sont en boyaux d'animaux, la flûte est en bois (traverso). On veut recréer l'oeuvre comme elle était au début, retrouver la musique classique dans son énergie. Il ne faut pas oublier que le Concerto brandebourgeois de Bach, que l'on entendra demain, s'est joué pour la première fois dans une taverne en Allemagne !

D'après vous, la musique classique est ennuyeuse ?

Je trouve qu'on en a fait une musique de mort. Mais ce n'est pas la musique classique qui est ennuyeuse, ce sont les usages. A l'époque, les femmes se pâmaient devant les musiciens et on en est loin ! Nous, on est plus proches de la musique irlandaise, on veut redonner à la musique ce côté vivant. Nous sommes des trentenaires, on n'est pas des vieux schnoks. On essaie de décaper la musique pour retrouver le trip du baroque.

Quelle est la programmation de demain ? Nous allons jouer notamment du Vivaldi, avec le concerto pour traverso et la sinfonia pour cordes. Du Bach donc, et la suite du ballet Le temple de la paix, de Lully, avec l'entrée des Bretons.

On veut attirer tout type de public, des jeunes, c'est sûr... Ce que je veux qu'on dise en sortant du concert, c'est : "Je n'aime pas la musique classique, mais ça, j'aime !"

Julia FOUQUET

Mardi 5 octobre, au Théâtre Anne-de-Bretagne, salle Ropartz, 20 h 30. Tarifs. 15 €, 12 € tarif réduit. www.symphoniedebreizh.eu

billets en vente sur Ticketnet.fr

lundi 3 décembre 2007

Ouest-France et Le Télégramme en parlent

Paru aujourd'hui dans Le Télégramme:

La claveniste Claude Nadeau en résidence d'artiste
à partir du 1er janvier 2008 et pour trois ans, Vannes soutiendra une nouvelle artiste : Claude Nadeau. Son petit accent qui perdure ne trompe pas, cette claveciniste est bien d'origine québécoise. Sa passion de la musique l'a menée en France, puis en Bretagne.

Est-ce le fait de parler "franc" dans un pays en majorité anglophone ? Claude Nadeau a le franc-parler et le verbe enflammé. Loin d'être exclusive dans ses passions, cette résidence à Vannes est pour elle l'occasion de "conjuguer mon amour de la culture bretonne à celui de la musique". Et la présidente de Diwan Paris de préciser : "La musique bretonne ne s'arrête pas aux bagadoù".

Carte Blanche
Imagine-t-elle déjà ce que sera sa résidence d'artiste à Vannes ? "Un artiste interprète en résidence dans un conservatoire de musique, c'est très rare. Cela dit, je ne suis pas une pédagogue, je ne viens pas pour donner des cours. Je vais commencer par observer Vannes : ce qui existe, qui fait quoi. Il y a un foisonnement culturel, je veux m'y inscrire. Je me vois comme une agitatrice, comme un catalyseur qui puisse faire des projets avec certains ou attirer à Vannes des artistes d'ailleurs. Cette résidence est comme une gigantesque carte blanche !", constate-t-elle entre jubilation et trac. "En tout cas, j'espère porter la musique classique où on ne l'attend pas." Et peut-être pas que la musique classique car Claude Nadeau joue aussi de la musique traditionnelle et de la musique contemporaine. Elle est issue d'une lignée d'organistes québécois, un flambeau qui se transmet depuis au moins cinq générations. Mais elle a une deuxième corde à ses doigts : le clavecin. C'est pour lui qu'elle est venue en France en 1998. "Je ressemble à mon instrument, explique-t-elle. Il est précis, réactif et nerveux. Et il ressemble à la langue bretonne. Il est ancien, fragile, et possède un répertoire bien plus large qu'on ne le croit !" Sa première rencontre avec Vannes est d'ailleurs une histoire de répertoire. En faisant des recherches sur la musique ancienne, elle a trouvé mention d'une oeuvre disponible chez l'auteur à Vannes...

Grâce à Jean-Odéo de Mars
Évidemment Jean-Odéo de Mars, le compositeur du XVIIIe siècle, était mort, mais la musicienne a fait revivre son oeuvre. C'était en juin 2005, lors d'un concert à la cathédrale. Le public vannetais a ensuite retrouvé Claude Nadeau, en février 2007, à l'auditorium des Carmes. "Cette résidence est pour nous l'opportunité d'élargir l'offre culturelle de Vannes, précise le maire, François Goulard. Il y a une forte attente de la population en terme d'activité culturelle. Et un public pour la musique classique." Cette résidence s'ajoute pour l'instant à celle du metteur en scène Vincent Colin, qui avait été prolongée d'un an, et la bourse de 8.000€ accordée l'an dernier à la photographe Hélène David, dans le cadre du Festival de la photo de mer.


Paru aujourd'hui dans Ouest-France :

La claveciniste Claude Nadeau résidra au Conservatoire dès janvier

La claveciniste d'origine québécoise, Claude Nadeau, a signé pour une résidence d'artiste de deux ans au Conservatoire de musique de Vannes. De 2008 à 2010, elle va explorer toutes les passerelles possibles entre son art et la pratique culturelle locale en vue d'un enrichissement mutuel.

"L'idée, c'est que Vannes devienne un immense terrain de jeu, qu'on y parle musique dans des lieux inattendus. Je me donne les premiers mois de cette résidence pour faire un inventaire des possibles. D'ores et déjà, je me sens moitié agitatrice, moitié catalyseur. "

Premier prix du conservatoire national en interprétation du clavecin, diplômée en musique ancienne de l'université Mc Gill, polyinstrumentiste, chef de choeur, cette jeune femme de 32 ans, s'est déjà produite à Vannes aux Carmes en février 2007. François Goulard avait eu l'occasion de la rencontrer à Paris dans son engagement associatif aux côtés de Diwan. La musicienne est en effet très attachée à défendre la cause de la langue bretonne. "Une résidence d'artiste interprète, c'est une première à Vannes, relève le député maire. L'intérêt de ce partenariat est d'élargir l'offre culturelle de la ville."