"Mais il va venir jusqu'ici, le public?" C'est la question que nous nous posions, alors que nous serpentions dans les cols qui mènent à Lalouvesc, 1100 m d'altitude dans les Cévennes, à 45 minutes de Valence. Une petite ville dotée d'une jolie basilique construite dans la seconde moitié du XIXe siècle, dans laquelle un orgue assez récent nous attendait. Un instrument assez étonnant en véité et un peu hétéroclite, puisque selon ce qu'on m'a expliqué on a récupéré des éléments de trois orgues différents pour en construire un seul. J'ai pu commencer à répéter dessus mardi pour le concert de jeudi, et tout naturellement j'ai proposé d'accompagner les messes de semaine tous les jours de ma présence à Lalouvesc, ce qui m'a permis de me familiariser avec l'instrument. Lalouvesc, près de 500 habitants de nos jours, fut un très grand centre de pèlerinage puisque c'est en cet endroit que mourut saint Jean-François Régis. Encore aujourd'hui, la présence des pères Jésuites et des religieuses du Cénacle est très affirmée.

Eh bien le public est venu, et la basilique était presque comble pour le concert du 26 juillet, qui ouvrait le festival "Promenades musicales à Lalouvesc". Le public enthousiaste nous a même gratifiés d'une ovation debout après le concert! Quel bonheur, d'autant plus que nous avons pris réellement un grand plaisir à faire ce concert, qui comportait, en ce qui me concerne, le concerto pour orgue en si bémol majeur op. 4 n° 7 de Handel (le même que j'ai joué à Quintin) ainsi que le Stabat Mater de Pergolèse (solistes : Lys Nordet et Jean-Pierre Tazé), dans lequel j'ai fait le continuo d'orgue.

L'orgue est situé dans la nef, à hauteur même du sol, ce qui a permis à l'orchestre de venir se placer tout autour de l'instrument. Un orgue avec de très jolies sonorités (et notamment de belles mixtures!), très lumineuses, et parfaitement appropriées pour Handel!