Claude Nadeau, musique classique - clavecin, orgue... musique baroque

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samedi 6 octobre 2007

Starbucks et le verbe moudre

A chaque fois que je vais acheter mon café en grains chez Starbucks (ne rigolez pas sur ma nord-américanité : c'est de loin le meilleur café en grains qu'on puisse trouver facilement - de toute façon les Français ne savent pas bien torréfier le café!), c'est la même histoire : l'employé me demande, avec son plus grand sourire: "Voulez-vous que je vous le moud?"

Bon, le verbe moudre est irrégulier, qu'on se le dise. C'est d'autant plus délicat à conjuguer que souvent Starbucks embauche des étudiants, dont la langue maternelle n'est pas toujours le français. Donc à l'usage de tous les employés Starbucks des pays francophones, voici le verbe moudre, dont l'usage quotidien dans ce genre de commerce justifierait l'affichage du tableau de conjugaison dans tous les vestiaires des employés !

Indicatif présent

je mouds
tu mouds
il moud
nous moulons
vous moulez
ils moulent

Subjonctif présent

que je moule
que tu moules
qu' il moule
que nous moulions
que vous mouliez
qu' ils moulent

Donc l'employé souriant, la prochaine fois, me demandera peut-être : "Voulez-vous que je vous le moule?" Héhé... Alors le café n'en sera que meilleur, surtout avec l'excellent muffin au caramel au beurre salé au sel de Guérande que propose Starbucks : comment se fait-il que ce soit une boîte américaine qui soit la seule enseigne à proposer cette spécialité bretonne??

samedi 4 août 2007

Quand c'est chaud, c'est cru

L'été autant que possible je mange cru : d'abord parce que j'aime la fraîcheur des aliments encore vivants (parce que non cuits) mais également parce que c'est l'occasion de se faire des grandes assiettes gourmandes sans passer par la case cuisson. Voici l'une de mes recettes préférées : le tartare d'huîtres, que je dois à l'incomparable Jacques Le Divellec. Comme en cette saison elles sont laiteuses, c'est la préparation idéale pour en manger quand même :

Pour 4 personnes:

- 2 douzaines d'huîtres
- 250 de filet de mulet (sans la peau) ou tout autre poisson blanc avec peu de goût
- 500 g de pourpier ou de mâche
- 1 cuill. à soupe de jus de citron
- 1 échalote finement hachée
- 1 cuill. à soupe de ciboulette ciselée
- 1/2 cuill. à soupe d'huile d'olive
- sel de Guérande - poivre

Ouvrir les huîtres et les détacher de la coquille. Les éponger délicatement et les réserver. Rincer le filet de mulet, le sécher, mettre au frigo.

Verser le jus de citron et l'huile d'olive dans un saladier. J'ajoute toujours un peu d'huile de cameline (dans les magasins bio) à mes vinaigrettes, pour ses hautes propriétés nutritionnelles (oméga3, etc). Ajouter la ciboulette, l'échalotte, sel, poivre, émulsionner.

Sortir le filet de poisson du réfrigérateur et, sur une planche parfaitement propre, le tailler en tout petits dés, à l'aide d'un couteau bien aiguisé. Surtout ne pas utiliser de mixeur! De la même façon, émincer les huîtres, dont on aura retiré la poche laiteuse si on n'est pas dans un mois en "R"!

Versez la chair de mulet et d'huître dans le saladier, mélanger délicatement avec la vinaigrette, rectifier l'assaisonnement. Placer au réfrigérateur au moins une heure avant de servir, sur un lit de pourpier ou de mâche.

Pour impressionnant qu'il soit lorsqu'il est réalisé avec des huîtres, ce tartare peut être préparé avec n'importe quelle sorte de poisson : le saumon et le thon sont de grands classiques, qui feront le bonheur de tous sur vos tables d'été. D'autant plus que, préparé à l'avance, il n'en est que meilleur... On peut varier les assaisonnements de la vinaigrette, ajouter du gingembre frais, remplacer la ciboulette par du cerfeuil, le poivre par du piment d'Espelette... variations sur un thème!

De fil en aiguille, j'en profite pour vous inviter à écouter la chanson "Poisson cru" de l'excellent groupe québécois Karkwâ, avec qui j'ai fait connaissance en mai dernier lors d'une soirée organisée à la résidence du Délégué général du Québec, M. Wilfrid-Guy Licari, pour souligner la présence culturelle québécoise en France. De passage à Paris pour quelques concerts, trois des membres de Karkwâ nous ont fait vivre un moment rare ce soir-là en nous interprétant, en acoustique et dans une ambiance plus qu'intime, la chanson "Coup d'état". Coup de foudre pour ce groupe, que le qualifierais de post-JeanLeloup'iste (les fans de Jean Leloup apprécieront!), et dont les deux albums, "Le pensionnat des établis" et "Nos tremblements s'immobilisent", valent franchement le détour.

écoutez bien les paroles de la chanson "Poisson cru", qui contient un texte imagé sur les artistes jetables et interchangeables.

Incroyable soirée chez le Délégué du Québec d'ailleurs, puisque c'était la fameuse soirée du débat télévisé Nico-Ségo, que nous avons donc regardé "entre Québécois" dans le salon du Délégué (qui a à Paris le statut d' "ambassadeur du Québec", depuis que De Gaulle a accordé à notre peuple les privilèges diplomatiques en France). Je vous laisse imaginer l'ambiance après le dîner, tout le monde devant la télévision, avec M. le Délégué général assis sans façons par terre (on manque de chaises...) et certains des plus éminents représentants de la culture québécoise en France (Fabienne Thibault, Claude Beausoleil...) qui échangent commentaires et impressions avec la même verve qu'on discuterait la stratégie de chaque équipe devant une partie de hockey! On compte les points à gauche et à droite, je remarque une sympathie naturelle des Québécois pour Ségolène, sans doute parce qu'en tant que présidente de la Région Poitou-Charentes elle a eu l'occasion d'avoir de nombreux contacts avec le Québec. Maintenant que Sarko a été élu, quels seront ses relations avec le Québec?

On peut se poser la question, surtout qu'il passe ses vacances à Wolfeboro, dans le New-Hampshire au bord du lac Winnipesaukee, une ville qui porte le nom du général Wolfe, chef du corps expéditionnaire britannique qui en 1759 a vaincu Montcalm et a réussi à s'emparer de Québec, une victoire qui a marqué la fin du régime français au Canada... (et le début des ennuis pour les Canadiens français...) Un choix de vacances d'une diplomatie rare dans le cadre des relations France-Québec, et que les Québécois apprécieront! en savoir plus

samedi 9 juin 2007

G�teau britto-qu�b�cois

Hum... �a sent tellement bon dans le four que je ne peux pas r�sister � partager la recette avec vous. Voil� : demain c'est la f�te de fin d'ann�e � l'�cole Diwan, et comme sur une vingtaine de petits �l�ves nous avons une dizaine d'origines diff�rentes, nous avons pens� remplacer le traditionnel "Apple Pie contest" bien nord-am�ricain (any American parent will see what I mean...!) par un "concours de g�teaux du monde", multiculturalisme breton oblige. Et donc en tant que pr�sidente, �videmment je me dois de participer... l'honneur du Qu�bec est en jeu!

Donc je pr�senterai demain � l'appr�ciation du jury (et � celle des enfants de la maternelle comme du primaire - les meilleurs juges!) le "Britto-Qu�b�cois", dont la recette a �t� librement inspir�e de celle-ci. Breton pour le sarrazin, qu�b�cois pour le sirop d'�rable, les pacanes et les canneberges (mais pourquoi les appelle-t-on "cranberries" en France? le mot fran�ais existe, canneberge...)

Donc ma recette � moi:

100g de beurre breton - c'est-�-dire sal�, et pr�f�rablement au sel de Gu�rande, ramolli
250 ml de sirop d'�rable � la temp�rature de la pi�ce
2 gros oeufs
1 sachet de 125g de canneberges s�ch�es (�a se trouve chez Leader Price, entre autres)
100g de farine de froment (bio si possible... si, si! Leader Price, toujours, ou votre Coop bio pr�f�r�e)
100g de farine de bl� noir (sarrazin)
1 sachet de levure � g�teaux
25g de noix de p�can (appel�es "pacanes" au Qu�bec) + 25g de noix de Grenoble (ou 50g de pacanes) hach�es
80 ml de lait (bio! un petit effort, que diable!)

Pr�chauffer le four � 350F (175� C).

Dans un grand bol, faites s'apprivoiser le beurre breton avec le sirop d'�rable (vous comprendrez le pourquoi du verbe en remuant) - (c'est �a le multiculturalisme au fait?). Une fois la mixture � peu pr�s homog�ne, y adjoindre les oeufs.

Dans un autre bol, m�langer tous les ingr�dients secs et les noix. Ajouter un tiers de ce m�lange au m�lange d'oeufs et brasser pour incorporer. Ajouter la moiti� du m�lange sec restant et brasser � nouveau. Mouiller avec le lait. Adjoindre les canneberges. Incorporer le reste des ingr�dients secs. Verser dans le moule pr�par� et cuire environ 60 minutes, ou jusqu'� ce qu'un ustensile ins�r� au centre en ressorte propre.

Laisser reposer 10 minutes dans le moule, d�mouler et laisser refroidir compl�tement sur une grille.

Pour rajouter au clin d'oeil, j'ai utilis� un moule � g�teaux en forme d'hermines (l'embl�me h�raldique de la Bretagne):

Je vous pr�viendrai si j'obtiens une mention du jury! Mais comme je vous disais, pour moi le vrai jury il a une moyenne d'�ge de 5 ans... ;-)

Une suggestion de nom pour ce g�teau?