Sous la direction de Claude Nadeau, le nouvel orchestre baroque vannetais jouera son premier concert demain mardi, au théâtre. Attention, ovni !

article paru le 4 octobre dans Ouest-France (Vannes)

Entretien - Claude Nadeau, musicienne

Parlez-nous de votre orchestre, qui n'est pas tout à fait comme les autres...

C'est un orchestre professionnel made in Vannes. Il rassemble une quinzaine de musiciens issus des ensembles majeurs de la région. Il y a la mention Breizh, car c'est aussi l'esprit du baroque, le feu, la flamme. Notre but, c'est de créer une économie culturelle avec le soutien de la mairie de Vannes, de l'agglomération et en lien avec les PME.

Il n'y avait pas d'ensemble baroque à Vannes et Lorient quand je suis arrivée en résidence artistique en 2008. Mais la Bretagne, ce n'est pas que de la musique folklorique.

Comment ça se ressent dans votre interprétation ?

Déjà, nous jouons avec les instruments de l'époque. Les cordes sont en boyaux d'animaux, la flûte est en bois (traverso). On veut recréer l'oeuvre comme elle était au début, retrouver la musique classique dans son énergie. Il ne faut pas oublier que le Concerto brandebourgeois de Bach, que l'on entendra demain, s'est joué pour la première fois dans une taverne en Allemagne !

D'après vous, la musique classique est ennuyeuse ?

Je trouve qu'on en a fait une musique de mort. Mais ce n'est pas la musique classique qui est ennuyeuse, ce sont les usages. A l'époque, les femmes se pâmaient devant les musiciens et on en est loin ! Nous, on est plus proches de la musique irlandaise, on veut redonner à la musique ce côté vivant. Nous sommes des trentenaires, on n'est pas des vieux schnoks. On essaie de décaper la musique pour retrouver le trip du baroque.

Quelle est la programmation de demain ? Nous allons jouer notamment du Vivaldi, avec le concerto pour traverso et la sinfonia pour cordes. Du Bach donc, et la suite du ballet Le temple de la paix, de Lully, avec l'entrée des Bretons.

On veut attirer tout type de public, des jeunes, c'est sûr... Ce que je veux qu'on dise en sortant du concert, c'est : "Je n'aime pas la musique classique, mais ça, j'aime !"

Julia FOUQUET

Mardi 5 octobre, au Théâtre Anne-de-Bretagne, salle Ropartz, 20 h 30. Tarifs. 15 €, 12 € tarif réduit. www.symphoniedebreizh.eu

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