Claude Nadeau, musique classique - clavecin, orgue... musique baroque

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mardi 18 novembre 2008

Concert avec l'Orchestre de Chambre de Vannes

Samedi 22 et dimanche 23 novembre, j'aurai le plaisir de jouer avec l'Orchestre de Chambre de Vannes (photo ci-contre : en répétition!), pour deux concerts :

Bach : Suite en si pour flûte et orchestre ; soliste : Luc Perus ; Beethoven : Symphonie n° 3 en mi bémol majeur, la "Symphonie Héroïque". Direction : Stéphane Charles. Denise Caro, violon solo.

Samedi 22 novembre à 20h30 en l'église St. Patern et dimanche 23 novembre à 17h30 en l'église St. Vincent Ferrier.

Tarifs: 10€ ; groupes: 7€; étudiants: 4€ (gratuit pour les élèves du Conservatoire de -18 ans). En vente à la Librairie Cheminant 02 97 42 74 11 et à St. Vincent Ferrier 02 97 63 22 03

lundi 25 février 2008

Marly le roi, Mantes la Jolie et le Clavier bien tempéré

Encore une grosse semaine qui s'achève, avec mardi toute la journée une animation scolaire à Marly le Roi et vendredi un concert-conférence à Mantes la Jolie.

Difficile d'intéresser huit classes de 5e aux merveilles des instruments anciens, surtout quelques jours seulement avant les vacances! Mardi en effet, j'ai effectué une animation à la médiathèque du Collège Louis Lumière à Marly, et j'ai été étonnée de l'attention des élèves pour mes propos sur les siècles passés et les instruments anciens : j'avais peur qu'à l'époque du iPod nano, des SMS et de l'internet, tout cela leur paraisse complètement décalé... mais j'ai trouvé un public attentif, bien que pas du tout conquis d'avance, auquel sont venus s'ajouter en après-midi quelques adultes du Collège, qui s'étaient apparemment donné le mot! A la fin de la période allouée à chaque classe, j'ai posé aux élèves la question : selon vous, est-ce que les gens des siècles passés étaient moins évolués que nous, plus évolués que nous ou comme nous, et pourquoi? Eh bien, j'ai été agréablement surprise par la qualité et l'argumentation de plusieurs réponses...!

Vendredi, je donnais un concert-conférence à Mantes la Jolie sur la reconstitution des instruments anciens : défis et travail de détective pour les musiciens qui cherchent à faire une interprétation "historiquement documentée". Dans la très belle salle art déco du Musée Duhamel, où logeait l'Ecole de musique avant d'emménager dans son nouvel écrin, tout beau et tout moderne, j'ai partagé mes questionnements, mon travail avec des luthiers, et les défis que me pose au quotidien le désir de jouer la musique ancienne sur les instruments pour lesquels elle a été écrite. Pour cette soirée, j'ai eu l'immense privilège, devant rentrer tard sur Paris, d'avoir été véhiculée par le chauffeur de la Mairie. Ce n'est pas tous les jours que les musiciens ont droit à autant d'égards!

Bien que rien ne l'obligeait à passer la soirée avec nous et qu'il ne nourrit aucun intérêt particulier pour la musique ancienne, le chauffeur est resté pour tout le concert-conférence, et m'a dit à la fin à quel point il avait sincèrement apprécié. C'est, de toute la soirée, le compliment qui m'a le plus touchée : certes, le public aussi était ravi, mais si vous voulez, le public était venu expressément pour cela, ils étaient venus parce qu'ils avaient envie d'entendre cela, ils étaient, sinon conquis d'avance, du moins favorablement disposés. Le chauffeur, non. Et d'avoir réussi à l'intéresser à un sujet qui a priori pourrait sembler pointu ou a priori inacessible au commun des mortels, d'avoir capté son intérêt et même suscité son appréciation sincère furent pour moi le plus beau défi relevé.

Je ne me rends compte à quel point je dépense de l'énergie, physiquement, lorsque je joue de la musique ou lorsque j'en parle, que par l'appétit d'ogresse que j'ai au sortir de mes concerts ou animations : mardi soir je me suis ruée sur une choucroute, vendredi sur une fondue montagnarde! D'ailleurs, dans le rituel qui entoure l'événement concert pour des musiciens, la bonne bière qui suit le concert, le bon repas avec les collègues et les amis sont des moments indispensables et ô combien précieux!

Donc samedi, repos bien mérité après cette bonne semaine et la semaine dernière où j'avais pris le TGV tous les jours (Aix, Toulouse pour les Victoires de la musique classique, Paris, Vannes pour The Fairy Queen...). Enfin le temps de s'occuper de soi, de sa cuisine, de bouquiner... de se faire des smoothies! - même si l'usage de ce mot me gêne : qu'est-ce qu'on pourrait bien trouver d'ingénieux et de français pour désigner ce breuvage? Allez, vous allez m'aider, on va lancer une mode! Euh... Onctufruits? Fruits fluides? Délice onctueux non délictueux?... Allez, tempête d'idées dans les commentaires! Et donc, entre deux [smoothies], jouer du clavecin pour le plaisir! On revient toujours à ses premières amours.

Plaisir retrouvé de jouer le Clavier bien tempéré, qui m'a accompagnée toute ma vie, comme il accompagne la plupart des instrumentistes à clavier d'ailleurs. Pour l'avoir joué au piano, lorsqu'au Collège j'étais l'élève appliquée de Soeur Aline; pour l'avoir joué à l'orgue, lorsqu'en paroisse j'avais un instant à illuminer; et pour l'avoir joué au clavecin, j'avoue que c'est encore au clavecin que j'y prends le plus de plaisir. Sans doute parce que c'est l'instrument dans lequel je m'épanouis le plus, mais aussi pour des questions d'accord.

D'ailleurs, samedi j'ai pris la peine de bien refaire un beau Kirnberger (c'est un tempérament baroque) bien juste, pile poil, avant de me lancer dans le dialogue des préludes et fugues. C'est certainement pour cela que c'est encore au clavecin, qu'on peut accorder au plus juste, que cette oeuvre est la mieux servie : Clavier bien tempéré, cela ne veut pas dire joué avec un tempérament égal. Cela veut dire que chacun des 24 préludes et fugues, un couple dans chaque tonalité majeure et mineure, possède une couleur et une sonorité différentes. Avec un vrai tempérament inégal, on mesure mieux la luminosité vibrante d'un do majeur, et on comprend pourquoi c'est en si bémol mineur (que sur les touches noires! enfin, blanches sur un clavier de clavecin...) que Bach a choisi d'écrire la terrible fugue à cinq voix du Premier livre. Le lire en entier, du début à la fin, passer à travers les souvenirs de jeunesse, et les préludes et fugues juste lus qu'il faudrait bien travailler sérieusement un jour, a rempli de bonheur ma journée de samedi. Et puis, on termine avec la Toccata en mi mineur que j'ai entendue cette semaine dans le film "De battre mon coeur s'est arrêté", avec le beau Romain Duris, autrement plus fougueuse que le Clavier si bien tempéré et si mesuré... Quel exercice pour les doigts. Et comme cela fait du bien de replonger dans cette musique et d'en goûter les châtoiements! C'est justement dans ces moments-là que, comme dans le film, de battre, mon coeur s'emballe...

Mes recettes des smoothies (en référence au premier livre du Clavecin bien tempéré)

Smoothies en do mineur

- Une banane bien mûre
- 1/2 mangue
- 1 kiwi
- gingembre frais râpé

Smoothies en ré majeur

- Jus d'orange
- jus d'1/2 citron vert
- lait de soja ou de riz
- feuilles de sauge fraîche

Smoothies en la bémol majeur

- Jus de pomme
- fruits rouges : framboises, fraises, myrtilles, canneberges... (même achetés surgelés, cela fera l'affaire)
- feuilles de menthe fraîche

Mélanger tous les ingrédients au mixeur, rafraîchir et déguster