Claude Nadeau, musique classique - clavecin, orgue... musique baroque

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vendredi 28 décembre 2007

Star Academy, Cirque du Soleil, tragédie lyrique et opéra

Certes je ne fais pas partie des intellectuels bien-pensants (Dieu m'en préserve! et je chéris d'ailleurs ma mal-pensance) qui brûlent en effigie la Star Académie au nom d'une certaine vision de la culture et de l'élitisme. Un jour, Patrick Le Lay (président de TF1) me disait, au cours d'un dîner, que personnellement il ne regardait pas la Star Académie et que c'était une émission qui ne l'intéressait pas du tout. Mais puisque ses téléspectateurs en redemandaient...

En revanche je me demande justement pourquoi cette émission a autant d'auditoire. Et surtout cela me pose des questions profondes : la Star Ac' est-elle une "fabrique de stars" ou une rampe de lancement pour des talents que personne ne connaît encore?

Certes dans la vie, et la vie musicale en particulier, il ne suffit pas d'avoir du talent pour réussir, et loin s'en faut. Si la Star Ac' est l'occasion de dénicher des gens qui bossent et qui méritent un public, alors d'accord. Mais on peut en douter : il est bien fini le temps où des producteurs écumaient les bars de province enfumés à la recherche d'un nouveau Bécaud ou d'une nouvelle Piaf. A l'époque du zapping, le public veut toujours plus de nouvelles têtes, bonnes ou mauvaises peu importe, comme le faisait observer Pascal Nègre (président d'Universal Music France) lors d'une entrevue au Parisien parue jeudi dernier. Les albums sont des feux de pailles où dansent les lueurs fugaces d'une gloire éphémère.

Mais surtout ce qui me chagrine, dans le phénomène Star Ac', c'est : est-ce que le public va vraiment le croire, quand on veut lui faire miroiter qu'il suffit de quelques semaines et de quelques "cours" pour fabriquer un artiste? Quel chanteur, quel com�dien, quel interprète pourrait être dupe? Et d'ailleurs suffit-il de savoir danser et d'avoir un joli minois pour "percer"? Barbara, Aznavour, Barbara Streisand ou même Céline Dion auraient-ils réussi au test de la Star Académie?

L'exemple de Céline Dion est familier aux Québécois, nous qui la connaissons depuis "Une colombe", alors qu'elle était toute jeune. Tout dans sa vie a été orienté en fonction du développement de sa carrière, et pour paraphraser Padrig Al Lay (permettez-moi de dire son nom en breton! ça lui ferait plaisir), personnellement je n'écoute pas ses chansons à longueur de journée mais je suis admirative du travail : elle s'est donné les meilleurs professeurs, elle a trimé des années en chant, en danse, elle a su bien s'entourer et a tout investi dans sa musique. Son succès, elle le mérite. Tout autant que le pianiste ou le violoniste qui remplit la salle Pleyel et qui depuis l'âge de 5 ans consacre trois, quatre, dix heures par jour à son instrument.

Je zappe la Star Ac' et je me demande si je ne devrais pas arrêter la musique classique, finalement, et tenter ma chance à un show de télé-réalité bidon. Mais je persiste à croire que le travail finit toujours bien par payer.

Sur une autre chaîne, sur Arte en fait, le Cirque du Soleil présente son spectacle Kâ. Et en voyant tout ce déploiement sur scène d'artistes du spectacle vivant, et bien vivant d'ailleurs!, d'acrobates, de danseurs, de costumes, cet univers complètement magique et profondément onirique rythmé par des pyrotechnies et dont la musique originale réunit 57 musiciens et 40 chanteurs, je me demande si je ne suis pas en fait en train de regarder un spectacle complètement baroque. Baroque dans son essence : en opérant la réunion de tous ces arts de la scène, en faisant retrouver au mot saltimbanque toutes ses lettres de noblesse (saltimbanque, chez moi, est toujours un mot d'amour), est-ce que le Cirque du Soleil n'est pas en train de réinventer la Tragédie Lyrique, version baroque du "spectacle total", un opéra dantesque version XXIe siècle?

Je remarque qu'un contre-ténor, sur scène, participe au spectacle. Eh bien, je vais vous confier quelque chose, moi qui aime les beaux costumes et qui affirme souvent que mon 6e sens est le sens de la démesure : je rêve de jouer dans un spectacle comme celui-là. Un spectacle par lequel le mot baroque n'aurait plus le sens simplement historique de référence aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais se conjuguerait au présent. Et si c'était vraiment cela, l'esprit baroque?

mardi 25 décembre 2007

2 recettes détox pour les lendemains de veille

"V'là l'bon temps d'en profiter
Ca arrive rien qu'une fois par année!"

proclame un refrain québécois. Eh bien justement : pourquoi est-ce que ça n'arrive qu'une fois par année qu'on :

- prenne le temps d'organiser un vrai repas de famille? en faisant la trève autour de tous les sujets qui fâchent, le temps de Noël...

- ait sous la main des vraix beaux produits pour cuisiner? les marchés fleurissent de denrées rares qu'on n'arrive pas à retrouver le reste de l'année même quand c'est la saison

- fasse des cadeaux aux gens qu'on aime? les centres commerciaux étaient bondés ces jours derniers, et sans vouloir tomber dans la démonisation de la société de consommation, en regardant ce foisonnement de gens se bousculer à la caisse je me demande quel est pour chacun d'eux le vrai sens de la fête de Noël

- aie une vraie belle messe, avec plein de chants, avec la chorale au complet, l'orgue, parfois des instruments, bref avec de la belle musique qui ose prendre le temps d'exister parce que pour une fois les fidèles ne vont pas regarder leur montre au moment de la communion en se disant que la messe a été longue cette fois-ci

- pourquoi, enfin, ça n'arrive qu'une fois par année qu'on ait ce "formidable élan de générosité envers les plus démunis" : on se donne bonne conscience en faisant un don à un organisme de charité à Noël, ou une cause quelconque, mais tous le reste de l'année la misère continue d'exister dans une relative indifférence générale

Autrefois dans les campagnes il y avait souvent à table "la place du pauvre". Et si aujourd'hui on osait prendre les somptueux restes du festin d'hier soir et inviter, oh allez! je ne dis pas le sdf dans la rue, je dis juste : la vieille dame du 3e; je dis juste : le copain fraîchement divorcé qui n'a pas la garde de ses enfants pour Noël et qui se morfond dans son coin ; je dis juste : les gens dans notre carnet d'adresses ou dans le répertoire de notre portable qui ont besoin d'amitié.

Donc c'était la première recette détox, la détox morale. Rassurez-vous je ne me fais pas donneuse de leçons, et je serais moi-m�me bien en peine de mettre tout cela en pratique. Mais en savourant à la lumière de mon sapin mon 2e café de Noël (avec cannelle, muscade, girofle et gingembre mélangée au café moulu dans le filtre), je me prends, en ce matin de Noël, à rêver d'un monde meilleur. Pas d'un monde idéal, je suis réaliste et je connais le genre humain, mais juste d'un monde un petit peu meilleur. On peut tous, aujourd'hui, passer un petit coup de fil à quelqu'un resté seul dans notre entourage.

Bon sinon, sur un ton plus culinaire, c'est le moment de se faire une bonne soupe de légumes pour compenser les excès de table... Celle que j'ai sur le feu contient : carottes, oignons, ail, chou blanc, navet, céleri, fenouil, poivron, brocoli, poireau, surtout pas de pommes de terre car ce sont des féculents, par contre des panais, un légume au goût délicat qu'on ne consomme plus beaucoup (son goût est entre la carotte et la patate douce), et bien sûr tous les aromates qui me tombent sous la main : feuilles de laurier, branches de romarin, thym, graines de coriandre et de fenouil, 5 baies de poivre (entier), et sel marin mais pas trop : on mange déjà beaucoup trop salé... On peut manger la soupe avec les morceaux de légumes, éventuellement moulinés, ou encore boire le bouillon seul (et on peut même ensuite rajouter de l'eau dans la marmite pour refaire le niveau afin de tirer le maximum des légumes)

Parmi les aliments à consommer sans modération après les repas sans modération, il y a le pamplemousse, pour éliminer les graisses ; le radis noir et l'artichaud, pour drainer le foie (on les trouve aussi en ampoules et en gélules en pharmacie) ; le romarin et le basilic, éventuellement en huiles essentielles, pour la digestion... Et au lever, rien ne remplace un demi-citron pressé dans de l'eau (et le moins de sucre ajouté possible) pour remettre les idées en place!

Il existe également en pharmacie des complexes minceur "détoxifiants", comme le fameux "4-3-2-1" qui fonctionne très bien, ou d'autre encore du même acabit qui allient l'action des plantes à celle du thé et parfois même de l'argile.

Et pour rester dans l'esprit des Fêtes, vous pouvez télécharger gratuitement quelques airs de saison (Alleluia du Messie de Handel, Noels bretons à l'orgue, Fantaisie "L'Hyver" de Telemann...) soit sur la page de téléchargements de mon site http://www.claudenadeau.net/mp3.html soit sur ma page "iLike" sur Facebook (et donc vous pouvez ajouter ma musique à votre profil): cliquez ici

Petit clin d'oeil en terminant : messe de minuit provençale à Salon de Provence

www.flickr.com
Voici un module Flickr utilisant les photos d'un album intitul� Noel en Provence. Cliquez ici pour cr�er votre module.

Joyeuses fêtes à tous!

dimanche 23 décembre 2007

Pour ou contre le travail le dimanche

La polémique enfle, faut-il oui ou non autoriser l'ouverture dominicale? En tant que musicienne et particulièrement en tant qu'organiste, j'aimerais participer au débat.

Oui mesdames et messieurs, c'est profondément injuste car voici des siècles que les églises sont ouvertes le dimanche et que les organistes travaillent dominicalement, sans être mieux payés et parfois même (souvent!) sans être payés du tout. Le premier des dix commandements de l'organiste n'est-il pas "Le dimanche tu travailleras, les jours de fête également"? Mais ce n'est pas là le seul sujet de récrimination, chers camarades.

Que dire en effet de l'emploi non-rémunéré des petits chanteurs dans les Maîtrises, martyrisés par leurs grands méchants patrons, j'ai nommé les ignobles, les infâmes chefs de choeur, sans que personne ne crie au scandale pour l'exploitation éhontée des enfants.

Sans compter le job de prêtre, où on constate une discrimination évidente au niveau du recrutement, discrimination li�e non seulement au sexe, mais aussi aux croyances religieuses!

Où va-t-on avec tout cela, je vous le demande.

PS: ceux qui n'ont pas d'humour, pas la peine de poster des commentaires incendiaires... ;-)


au boulot! accompagnement d'une messe, église St-Eustache, Paris

dimanche 16 décembre 2007

Stage de musique médiévale : Chant choral avec "Vocalys" à Nouaillé

Travail tout au long du week-end avec la vingtaine de choristes du Groupe Vocal de Nouaillé 1356, près de Poitiers. Cet ensemble s'est donné pour objectif de faire entendre la musique du Moyen Age à la fin de la Renaissance, particulièrement au cours de la journée médiévale organisée le dernier dimanche de juin à Nouaillé.

Tout au long de ce week-end, j'ai tenté d'apporter aux chanteurs, qui m'ont fait venir spécialement pour cette séance de travail, les outils qui leur permettront d'aller plus loin dans leur connaissance et dans leur interprétation "historiquement éclairée" de la musique médiévale chorale. Nouvelles idées de répertoire, nouvelles techniques de travail de la voix, nouvelles images mentales, avec pour centre de réflexion mon image du "corps-cathédrale" comme pivot de la technique vocale que j'enseigne, qui vise à chanter en utilisant la résonance naturelle de la voix, sans effort ni fatigue, nouveau regard sur la performance musicale dans une fête historique : j'ai jeté un tas de nouveaux ingrédients dans la marmite de ce groupe, et j'espère que ces choristes les laisseront mijoter afin d'en tirer, dans le futur, leur meilleure soupe!

C'est difficile d'arriver face à un nouveau groupe, dont on ne connaît ni l'histoire ni le cheminement, et d'avoir si peu de temps pour leur apporter quelque chose, que j'espère être "le meilleur de moi-même" pour reprendre l'expresison consacrée. Ca tient aussi un peu du "speed-dating" : on a très peu de temps pour convaincre, très peu de temps pour susciter l'adhésion des chanteurs et leur enthousiasme. Mais ce qui est le plus intéressant, pour moi, c'est l'échange, la véritable relation musicale. Certes le groupe en tant qu'entité et que moi en tant que musicienne nous avons des cheminements différents, et théoriquement, c'est moi qu'on fait venir pour apporter quelque chose au groupe ; mais le groupe m'apporte beaucoup aussi, et la magie ne peut survenir que si cet échange a lieu. Et puis, c'est formidable de repartir en se disant qu'en deux jours, on a quand même réussi à emmener un groupe d'un point A à un point B, et que la différence s'entendait vraiment!

J'ai donc beaucoup semé, et j'espère qu'un jour il me sera donné, dans quelques mois peut-être, d'entendre la moisson. Mais c'est aussi un peu une bouteille à la mer : je ne sais pas ce que les musiciens feront des outils que je leur ai donnés et de tout ce que j'ai pu partager avec eux. Rendez-vous le dernier dimanche de juin 2008 à Nouaillé pour le savoir!

samedi 15 décembre 2007

Eloge des clavecins mûrs (2)

Je suis allée ce soir au concert de Gustav Leonhardt à la Cité de la Musique : il jouait sur deux instruments historiques qui font partie de la collection permanente du Musée, le clavecin Jean-Henry Hemsch, que je n'avais jamais encore entendu en vrai mais que j'ai déjà joué en copie (mais attention! en excellente copie signée Marc Ducornet), et également un clavecin Ioannes Couchet de 1652, classé trésor national, et acquis par le Musée de la Musique avec l'aide de l'Etat en 2003.

Un clavecin, un simple clavecin, trésor national de la République Française? Ca fait du bien de savoir qu'un bel instrument de musique peut être considéré trésor national, en ces temps d'audimètre et de Star Académie.

Tiens au fait, on devrait faire une Baroque académie : on enferme des jeunes dans un château, on leur donne des cours intensifs de clavecin, ou d'un autre instrument d'ailleurs, des cours de danse baroque, des cours de rhétorique, de contrepoint, de basse continue, et après quelques semaines, hop! on voit qui le public va sacrer "nouvelle star de la musique classique". Ca marcherait, vous croyez? Ah bon, la musique ça demande quoi? Du travail, vous dites? Naaaaan, incroyable!

Bref! très beau concert ce soir, qui affichait complet depuis plusieurs semaines. Ce n'est que grâce à une amie que j'ai pu obtenir exceptionnellement une place, et encore! j'étais assise par terre, sur une marche. Ce qui me plaçait, littéralement, aux pieds du Maître... Et qui m'a permis de constater, avant qu'il n'attaque chacune des pièces, un léger tremblement de mains du claveciniste : comment? même quand on est Gustav Leonhardt, avec 180 enregistrements à son actif, le Maître incontesté, le demi-dieu du clavecin, voire le dieu tout entier, on a parfois le trac? Le Maître, du coup, m'est apparu tellement humain. Tellement proche. Et son regard bleu qui scrutait la foule applaudissante, cherchant un regard sympathique, s'attardant un instant sur le mien (mais peut-être n'est-ce qu'une illusion du fait d'avoir été au premier rang?) couplé à l'intense bonheur d'entendre ces instruments exceptionnels tantôt frémir et tantôt rock'et'rouler m'ont procuré un intense bonheur.

Il n'y a pas de musique ancienne. Toute musique ne peut être que profondément contemporaine, au-delà des codes de l'esthétisme, dès lors qu'elle procure une émotion aujourd'hui même. Ce fut le cas ce soir.

lundi 3 décembre 2007

Ouest-France et Le Télégramme en parlent

Paru aujourd'hui dans Le Télégramme:

La claveniste Claude Nadeau en résidence d'artiste
à partir du 1er janvier 2008 et pour trois ans, Vannes soutiendra une nouvelle artiste : Claude Nadeau. Son petit accent qui perdure ne trompe pas, cette claveciniste est bien d'origine québécoise. Sa passion de la musique l'a menée en France, puis en Bretagne.

Est-ce le fait de parler "franc" dans un pays en majorité anglophone ? Claude Nadeau a le franc-parler et le verbe enflammé. Loin d'être exclusive dans ses passions, cette résidence à Vannes est pour elle l'occasion de "conjuguer mon amour de la culture bretonne à celui de la musique". Et la présidente de Diwan Paris de préciser : "La musique bretonne ne s'arrête pas aux bagadoù".

Carte Blanche
Imagine-t-elle déjà ce que sera sa résidence d'artiste à Vannes ? "Un artiste interprète en résidence dans un conservatoire de musique, c'est très rare. Cela dit, je ne suis pas une pédagogue, je ne viens pas pour donner des cours. Je vais commencer par observer Vannes : ce qui existe, qui fait quoi. Il y a un foisonnement culturel, je veux m'y inscrire. Je me vois comme une agitatrice, comme un catalyseur qui puisse faire des projets avec certains ou attirer à Vannes des artistes d'ailleurs. Cette résidence est comme une gigantesque carte blanche !", constate-t-elle entre jubilation et trac. "En tout cas, j'espère porter la musique classique où on ne l'attend pas." Et peut-être pas que la musique classique car Claude Nadeau joue aussi de la musique traditionnelle et de la musique contemporaine. Elle est issue d'une lignée d'organistes québécois, un flambeau qui se transmet depuis au moins cinq générations. Mais elle a une deuxième corde à ses doigts : le clavecin. C'est pour lui qu'elle est venue en France en 1998. "Je ressemble à mon instrument, explique-t-elle. Il est précis, réactif et nerveux. Et il ressemble à la langue bretonne. Il est ancien, fragile, et possède un répertoire bien plus large qu'on ne le croit !" Sa première rencontre avec Vannes est d'ailleurs une histoire de répertoire. En faisant des recherches sur la musique ancienne, elle a trouvé mention d'une oeuvre disponible chez l'auteur à Vannes...

Grâce à Jean-Odéo de Mars
Évidemment Jean-Odéo de Mars, le compositeur du XVIIIe siècle, était mort, mais la musicienne a fait revivre son oeuvre. C'était en juin 2005, lors d'un concert à la cathédrale. Le public vannetais a ensuite retrouvé Claude Nadeau, en février 2007, à l'auditorium des Carmes. "Cette résidence est pour nous l'opportunité d'élargir l'offre culturelle de Vannes, précise le maire, François Goulard. Il y a une forte attente de la population en terme d'activité culturelle. Et un public pour la musique classique." Cette résidence s'ajoute pour l'instant à celle du metteur en scène Vincent Colin, qui avait été prolongée d'un an, et la bourse de 8.000€ accordée l'an dernier à la photographe Hélène David, dans le cadre du Festival de la photo de mer.


Paru aujourd'hui dans Ouest-France :

La claveciniste Claude Nadeau résidra au Conservatoire dès janvier

La claveciniste d'origine québécoise, Claude Nadeau, a signé pour une résidence d'artiste de deux ans au Conservatoire de musique de Vannes. De 2008 à 2010, elle va explorer toutes les passerelles possibles entre son art et la pratique culturelle locale en vue d'un enrichissement mutuel.

"L'idée, c'est que Vannes devienne un immense terrain de jeu, qu'on y parle musique dans des lieux inattendus. Je me donne les premiers mois de cette résidence pour faire un inventaire des possibles. D'ores et déjà, je me sens moitié agitatrice, moitié catalyseur. "

Premier prix du conservatoire national en interprétation du clavecin, diplômée en musique ancienne de l'université Mc Gill, polyinstrumentiste, chef de choeur, cette jeune femme de 32 ans, s'est déjà produite à Vannes aux Carmes en février 2007. François Goulard avait eu l'occasion de la rencontrer à Paris dans son engagement associatif aux côtés de Diwan. La musicienne est en effet très attachée à défendre la cause de la langue bretonne. "Une résidence d'artiste interprète, c'est une première à Vannes, relève le député maire. L'intérêt de ce partenariat est d'élargir l'offre culturelle de la ville."

Bière, clavecin et brandebourgeois

Il y a quelques mois, je vous parlais de la Duchesse de Lorraine, une bière brassée selon une recette du XVIIIe siècle, que je qualifiais de véritable "bière de claveciniste" : instruments d'époque, bières d'époque, même combat. Aujourd'hui je voudrais porter un toast avec deux autres bières de baroqueux : la Hotteterre et la Sainte-Colombe.

Bières de baroqueux, car elles portent chacune le nom d'un compositeur de l'époque baroque, Jacques Hotteterre, célèbre pour ses oeuvres pour la flûte, et Monsieur de Sainte Colombe, dont le nom évoque tout de suite la viole de gambe - plusieurs d'entre vous ont peut-être déjà fait sa connaissance à travers le film "Tous les matins du monde"...

La petite ville de La Couture Boussey, dans l'Eure, est célèbre pour avoir été un important centre de lutherie : entre 1850 et 1940, la moitié de la population du village vit de la lutherie! On peut d'ailleurs y visiter un musée des instruments à vent. C'est là que vécut et travailla Jacques Martin Hotteterre, qui fut célèbre pour sa Méthode de flûte traversière (le fameux traverso des baroqueux, une flûte traversière en bois sans système de clés, avec un son complètement différent des flûtes en métal modernes), pour ses pièces de flûte et bien sûr pour les instruments qu'il fabriquait. Le logo de la bière "Hotteterre" représente d'ailleurs le musicien en train de jouer du traverso... Et, comble de bonheur, la brasserie Hotteterre, qui se visite, propose, en plus de ses chambres d'hôtes, des concerts!

"Bienvenue au pays des fées" nous dit d'emblée le site de la Brasserie Sainte Colombe, situé à... Sainte-Colombe, dans l'Ille et Vilaine (près de Rennes). Deux Hollandais qui ont la passion de la bière ont créé cette brasserie en 1996, et si le nom de Brocéliande évoque les enchantements des fées, celui de Sainte Colombe est pour les musiciens la souvenance d'un compositeur prolifique dont on dit qu'il ajouta une septième corde à la viole de gambe. Pas de musique dans la bière Sainte-Colombe, mais quand même un souci d'authenticité dans ces bières pur malt, non filtrées, non pasteurisées.

Et pour ceux qui rigoleraient sous cape, lorsque j'évoque les bonnes bières sur un blog normalement dédié à la musique baroque, je vous signale que les Concertos Brandebourgeois de Bach ont été créés dans une brasserie, le Café Zimmermann, qui a d'ailleurs donné son nom à un ensemble baroque français que j'ai eu l'occasion d'entendre en concert encore récemment sous la houlette de Gustav Leonhardt. Et puis, moi aussi j'ai déjà donné un concert de clavecin dans une brasserie: souvenez-vous de la Fête de la Musique 2004 à Nantes au très culte Café Flesselles : j'avais apporté mon clavecin, et nous nous étions régalés à vous servir du Bach, du Vivaldi, du Handel dans une ambiance qui vaut bien celles des bars jazz... FIP (la radio) en avait parlé toute la journée... Tiens, et si je récidivais à Vannes? Qui connaît un bar un peu branché et alternatif où l'on pourrait faire des sessions baroques? Je sens qu'avec cette nouvelle résidence artistique, on va bien s'amuser...!

samedi 1 décembre 2007

Claude Nadeau nommée artiste en résidence à Vannes (Morbihan, Bretagne)

Vannes crée une nouvelle résidence d'artiste

François Goulard, député-maire de la Ville de Vannes, a annoncé hier par voie de conférence de presse la création d'une résidence artistique qui sera confiée à Claude Nadeau.

Après la danse (Gilschamber), le théâtre (Vincent Colin), la photographie (Hélène David), la ville de Vannes crée une résidence d'artiste en musique en accueillant la claveciniste Claude Nadeau.

Cette résidence s'inscrit dans une actualité 2008 riche de créations au sein du Conservatoire à Rayonnement Départemental de Vannes. Rappelons l'ouverture du 3e cycle de danse-jazz, inédit en Bretagne, et l'ouverture du département Musique traditionnelle.

Masterclass, stages ouverts aux élèves du conservatoire et de l'extérieur, concerts, interventions dans le cadre de l'Académie de musique, du festival de jazz... concrétiseront ces collaborations.

Les actions menées dans le cadre de la résidence seront d'ailleurs transversales:

- avec ces nouvelles disciplines proposées au sein de l'établissement, mais également avec les classes d'ensemble

- avec les autres équipements culturels: Musée, Théâtre Anne de Bretagne (travail avec des comédiens)

- avec les associations locales

- avec les scolaires : interventions pédagogiques...

Egalement en projet, des collaborations avec le centre de musique sacrée de Sainte Anne d'Auray.

Cette résidence est conclue sur la période 2008-2010.

Claude Nadeau :

� Dans notre �poque � la recherche de ses racines, la musique ancienne d�voile des tr�sors insoup�onn�s.

J'aborde toutes ces musiques dans une qu�te sinc�re d'authenticit�, � travers l'Histoire et la Tradition. �

Claveciniste (premier prix de conservatoire), organiste, chef de ch�ur (elle a dirig� le ch�ur de Radio France Outremer), Claude Nadeau est issue d�une famille de musiciens d��glise au Qu�bec.

Claude Nadeau est sp�cialis�e en musique ancienne mais s�int�resse aussi aux musiques traditionnelles, au chant gr�gorien, � la danse, � la cr�ation contemporaine. C'est d'ailleurs dans un r�pertoire de musique contemporaine qu'on a pu l'entendre comme soliste en janvier 2007 � l�Op�ra National de Paris.

Elle s�est produit � Vannes en f�vrier 2007 � l�Auditorium des Carmes, dans le cadre de la Saison musicale. Au cours du concert, elle avait jou� des �uvres d�un compositeur baroque vannetais.

Claude Nadeau est par ailleurs, pr�sidente du comit� de soutien de l'�cole Diwan Paris.

source : mairie de Vannes

Vous pourrez suivre l'aventure de cette r�sidence artistique, au jour le jour, sur ce blog. Restez branch�s!

Bon, cela suppose aussi que je m'ach�te un ordinateur portable...! ;-) Personne n'en aurait un vieux � donner, par hasard?... (je tente ma bouteille � la mer!)